Isolement, violences familiales, problèmes de logement… Les femmes enceintes en difficultés peuvent se tourner vers la PMI. A Rennes, un service dédié a été créé.

La grossesse peut se révéler compliquée, tant sur le plan économique que psychologique. Les femmes enceintes rencontrant des difficultés peuvent faire appel aux services de Protection maternelle et infantile (PMI). Gérés par les départements, ces centres proposent un accès aux soins – via des consultations avec des médecins, sages-femmes, puéricultrices… – à toutes les futures mamans, mais aussi aux enfants jusqu’à 6 ans.

Le Safed, service spécifique à Rennes

En Ille-et-Vilaine, le Safed, un service unique en France, dépendant de la PMI, a été créé il y a plus de 40 ans. Il est composé d’une équipe pluridisciplinaire – deux assistantes sociales, une sage-femme, une psychologue, une assistante médico-sociale et une responsable – qui œuvre pour aider les futures mamans rencontrant des difficultés. « Elles peuvent être diverses : découverte tardive de grossesse et détresse de la femme, désinsertion sociale (pas de logement, de travail), ruptures conjugale et/ou familiale, violences conjugales, problèmes d’addictions… », explique Françoise Le Dévéhat, assistante sociale.

Si quelques-unes des femmes enceintes se présentent directement au Safed, la plupart ont été orientées par d’autres services, soit médicaux – sages-femmes libérales, médecins, CHU… –, soit sociaux – services de tutelle, CDAS (centre départemental d’action sociale), association en lien avec les migrantes… Dans un cas sur deux, les femmes sont seules ou sans soutien de leurs conjoints.

« Immédiatement mise à l’abri »

« L’idée est de leur proposer un accompagnement soutenu et global de l’équipe, sur un lieu unique, avec également possibilité de visites à domicile. Nous les voyons en général une fois par semaine et sommes en lien avec diverses structures avec lesquelles nous trouvons des solutions. Quand il y a un souci de logement et de violences conjugales, il faut aller très vite », poursuit Margaux Bourguet, assistante sociale.
C’est ce qui est arrivé à Déborah, 29 ans, au début de l’été 2020. Alors enceinte de six mois, elle fait face à des violences physiques et psychologiques de la part de son conjoint. « C’est le CDAS et le 115 qui m’ont orientée vers le Safed. J’ai été immédiatement mise à l’abri dans un hôtel, puis j’ai été suivie jusqu’à l’accouchement et même ensuite, puisque la structure m’a permis de trouver une place en centre maternel. Sans elle, je pense que l’on m’aurait retiré la garde de ma fille », témoigne la jeune femme en situation de handicap, très reconnaissante.

Répondre aux besoins de l’enfant

« C’est très important pour nous d’accompagner les femmes jusqu’à l’accouchement et de préparer le postnatal. Nous anticipons donc les relais possibles – puéricultrices de PMI, travailleuses familiales, centres parentaux, services de périnatalité… – et sommes aussi en lien avec les soignants des maternités pour travailler avec eux sur le séjour de la future maman, expliquer ce dont elle va avoir besoin », indique Françoise Le Dévéhat. Parfois, l’équipe se rend quotidiennement à l’hôpital une fois le bébé arrivé afin d’ajuster les aides nécessaires pour soutenir la parentalité et répondre aux besoins fondamentaux de l’enfant. « Dans tous les cas et dès le début de l’accompagnement, il est bien sûr au centre de nos préoccupations. »

Claire Baudiffier

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