Le logement intergénérationnel permet à des jeunes de se loger à moindre coût et à des séniors de rompre leur isolement. Mode d’emploi.

D’un côté, des séniors qui se sentent seuls dans un appartement devenu trop grand après le départ de leurs enfants ou le décès de leur conjoint. De l’autre, des jeunes qui cherchent une solution de logement abordable pour suivre leurs études. Entre les deux, une solution gagnant-gagnant : le logement intergénérationnel. Contre un engagement du jeune d’assurer une présence le soir et la nuit, le senior l’accueille chez lui à des conditions financières attractives. Pour Astrid, 20 ans, cette expérience est très enrichissante : « j’échange beaucoup avec la dame qui m’accueille et aujourd’hui je la considère vraiment comme une troisième grand-mère. C’est ma troisième année chez elle. Cet appartement, c’est chez moi, je m’y sens bien et je n’ai aucune difficulté à vivre une vie étudiante normale. » Pour ce logement, les parents d’Astrid déboursent 80 € par mois. En contrepartie, elle assure une présence rassurante le matin et le soir les jours de semaine.

Les conditions d’accès

La jeune Ă©tudiante en philosophie a rencontrĂ© cette grand-mère de cÅ“ur grĂ¢ce Ă  l’association ensemble2gĂ©nĂ©ration, qui se charge de constituer les bons « binĂ´mes ». Comme celle, des dizaines d’associations existent aujourd’hui, dans la plupart des grandes villes de France. Pour bĂ©nĂ©ficier de leur accompagnement, les jeunes doivent avoir moins de 30 ans et les sĂ©niors plus de 60. Des frais d’adhĂ©sion sont acquittĂ©s par les deux parties, de l’ordre de 10 € Ă  30 € environ pour les jeunes, jusqu’à 390 € pour les sĂ©niors.

Plusieurs types de contrats

La cohabitation est personnalisée et adaptée aux souhaits du jeune et du sénior. D’une manière générale, les associations proposent plusieurs formules :

  • Des chambres sans loyer mensuel ou avec une faible contribution Ă  payer par le jeune (participation aux frais d’eau, d’électricitĂ©, de chauffage…). En contrepartie, le jeune s’engage Ă  Ăªtre prĂ©sent certains soirs et Ă  aider la personne Ă¢gĂ©e dans certaines tĂ¢ches (faire quelques courses, sortir les poubelles, cuisiner…). Si une prĂ©sence cordiale et une implication sont requises pour participer Ă  ce type de projet, le jeune n’est en aucun cas considĂ©rĂ© comme un aide-soignant ou un infirmier : il ne doit pas participer aux soins mĂ©dicaux ou Ă  la toilette de son hĂ´te, pas plus qu’à faire tout le mĂ©nage.
  • Des chambres Ă  loyer modĂ©rĂ©, 30 Ă  50 % au-dessous du prix du marchĂ©, oĂ¹ le jeune est totalement libre et indĂ©pendant. Il s’agit lĂ  plutĂ´t pour le sĂ©nior d’un moyen d’arrondir ses fins de mois. La contribution financière oscille entre 200 et 300 € en province et 350 Ă  450 € en banlieue parisienne.
    Le choix de votre binĂ´me

Après l’adhĂ©sion des candidats, les associations se chargent d’analyser les profils des personnes afin de trouver les meilleures compatibilitĂ©s en fonction du choix de la formule recherchĂ©e. Par la suite, ils mettent en relation le jeune et le sĂ©nior en organisant une rencontre. Une fois le binĂ´me idĂ©al formĂ©, un contrat est signĂ© entre eux. Les tĂ¢ches y sont dĂ©finies prĂ©cisĂ©ment pour Ă©viter toute mauvaise surprise. Le jeune doit avoir Ă  sa disposition une chambre privĂ©e Ă©quipĂ©e d’un bureau et d’une armoire. En revanche, il partage le salon et la cuisine, et parfois mĂªme la salle de bain et les toilettes selon l’amĂ©nagement du logement. Bien que l’association ne figure pas sur le contrat, elle continue de suivre les binĂ´mes en cas de nĂ©cessitĂ© ou d’un quelconque problème pendant la cohabitation.

Maëlliss Patti

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