Maman blues
Via un site internet et un forum, mais aussi lors de rencontres à travers la France, des mamans bénévoles et des professionnels de santé accompagnent les mères en souffrance.

Une maman sur cinq serait concernée par la difficulté maternelle, et pourtant le sujet reste tabou. « Troubles anxieux et/ou du sommeil, difficultés à établir le lien avec son enfant, à le nourrir, à s’en occuper, peur paralysante des pleurs du bébé, regrets de l’accouchement… peuvent être des signes d’effondrement des mamans, explique Mathilde Bouychou, psychologue et membre de l’association Maman Blues. » C’est pour accompagner et aider ces femmes que Maman Blues a vu le jour il y a 14 ans.

Échanges et rencontres entre mamans

L’association propose un forum sur son site Internet, sur lequel les mères peuvent échanger et ainsi se sentir moins seules. Dans certaines villes de France – Paris, Lyon, Marseille, Castres… –, des rencontres ont aussi lieu, animées par une maman qui a été touchée par des difficultéset – et un professionnel de santé pour les groupes parisiens. « L’objectif de Maman Blues, c’est vraiment de les sortir de l’isolement, qu’elles puissent parler de ce qu’elles vivent et ressentent avec d’autres qui ont vécu la même chose », explique Mathilde Bouychou. Elles ressentent souvent de la honte et de la culpabilité et ne parviennent pas toujours à exprimer leurs problèmes dans leur entourage, de peur d’être jugées. Aujourd’hui, on présente la parentalité de manière idéalisée, comme un enjeu de réussite, ce qui participe à la difficulté de ces mamans, qui ont l’impression de faire mal, de ne pas être comme les autres ».

« Voir que je ne suis pas la seule »

À Lyon, Zoé, 23 ans sans emploi, est maman d’un petit de 21 mois. Elle n’a pas les moyens de consulter un psychologue et a fait appel à Maman Blues il y a quelques mois, au moment où elle s’est séparée de son conjoint. « Cette rupture a réveillé beaucoup d’angoisses. Je me suis rendu compte que je m’occupais de mon fils par automatisme, je perdais patience et j’avais peur de déraper avec lui », raconte-t-elle. Elle participe désormais dès que possible aux groupes de parole.

« Ça m’aide beaucoup d’entendre les autres mamans parler de leurs difficultés, de voir que je ne suis pas seule et que je vais m’en sortir. Ces rencontres sont en train de me sauver, j’étais à un tel point de rupture que je me disais même parfois que j’allais laisser mon fils à la Ddass…»

Les bénévoles orientent systématiquement  les mamans, lorsqu’elles n’ont pas de prise en charge, vers des professionnels de santé identifiés et sensibilisés au sujet, ou vers des centres spécialisés, des unités mère-enfant…

Claire Baudiffier

Lien(s) utile(s)

Contact(s) utile(s)

vous aimerez aussi