Six jours par semaine à Paris, des avocats assurent bénévolement des permanences… dans un bus. L’objectif : permettre un meilleur accès au droit et à la justice pour tous.

Du lundi au samedi, c’est un bus un peu particulier qui s’installe aux portes de Paris. Il stationne d’une semaine sur l’autre aux mêmes points d’arrêt, aux mêmes horaires. « Consultations gratuites, avocats bénévoles » affiche-t-il en gros caractères sur ses flancs. « Une personne désireuse d’obtenir des conseils juridiques n’a qu’à monter à l’arrière et s’enregistrer. Pas besoin de rendez-vous. En fonction de sa demande, elle est orientée vers l’un des trois avocats présents », explique Me Djemaoun, l’une des 400 robes noires bénévoles.

Créé en 2013 et porté par le Barreau de Paris Solidarité, en partenariat avec la ville de Paris et l’association Droits d’Urgence, ce dispositif assure cinq permanences généralistes chaque semaine, et une permanence spécialisée en droit des étrangers et droit d’asile le vendredi. Elles sont complétées deux fois par mois par une session dédiée aux femmes victimes de violences et une autre aux problèmes juridiques rencontrés par les personnes LGBTQI+ (Lesbiens, gays, bisexuels, transsexuels, Queers, intersexes et toutes autres variations du genre).

Un accueil anonyme et confidentiel

Le bus a été aménagé en trois box, séparés par des rideaux pour garantir au mieux la confidentialité des échanges. Avec le Covid, des vitres en plexiglas ont aussi été érigées. « L’avantage de ces permanences est qu’elles permettent aux personnes d’avoir une consultation le jour-même. C’est important lorsqu’elles sont en situation d’urgence », souligne Me Djemaoun. L’idéal est de se présenter avec les documents relatifs à son problème, mais rien n’est obligatoire, d’autant qu’il est possible de monter à bord du bus de façon impromptue. Chaque personne est reçue de façon anonyme, le temps qu’il faut pour lui apporter l’aide dont elle a besoin. Il n’est pas rare que les permanences, normalement de trois heures, s’éternisent. Particulièrement celles du vendredi, qui enregistrent les plus fortes affluences. C’est pourquoi le Barreau de Paris Solidarité réfléchit à la possibilité d’ouvrir une seconde session dédiée au droit des étrangers et au droit d’asile. Toutes permanences confondues, les avocats bénévoles accueillent en moyenne 6 000 personnes par an.

Agathe Perrier

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