Libérer une parole trop souvent étouffée
Barreau des rues compte un vivier d’une trentaine d’avocats bénévoles. Chacun d’eux réalise en moyenne une maraude tous les deux mois. Toujours avec la même association, afin de créer des liens avec les travailleurs sociaux. Et de suivre les situations des personnes rencontrées. « Elles nous questionnent sur des sujets très vastes. Sur le droit des étrangers ou le droit d’asile bien sûr, mais aussi sur le droit fiscal, social, pénal, des animaux de compagnie… », énumère celui qui va régulièrement sur le terrain. Les maraudes sont également l’occasion pour les avocats de rappeler aux personnes de la rue les autres dispositifs d’aide existants, comme le Bus de la solidarité par exemple. « Rencontrer un avocat physiquement libère souvent la parole. Un peu comme avec le docteur : les personnes vivant dans la rue pensent ne pas avoir de problème de santé jusqu’à ce qu’elles voient un médecin. Alors elles ont des questions à poser. C’est pareil avec nous », glisse Maxime Cléry-Melin.
Des avocats formés au droit de la rue
Le rôle des avocats bénévoles va au-delà des simples conseils juridiques. Jonathan témoigne : « Je pense qu’on peut avant tout être utile par le regard neuf qu’on porte sur des personnes, avant de leur apporter une aide juridique. » Pour les sensibiliser aux problématiques qu’ils rencontreront et au public qu’ils vont côtoyer, les travailleurs sociaux des associations partenaires leurs dispensent une formation d’une heure. De son côté, l’association Barreau des rues s’est dotée d’un volet formation. Elle a recensé les questions les plus posées par les personnes de la rue et donne les réponses à ses troupes pour leur permettre d’avoir toutes les clés en main sur ces sujets au moment des maraudes. D’autant plus important que ces sorties vont augmenter dans les mois à venir. L’équipe devrait donc aussi s’étoffer d’une dizaine de robes noires supplémentaires. En parallèle, l’association organise chaque année deux collectes de vêtements, accessoires et produits de première nécessité qu’elle remet à des maisons d’arrêt et des centres d’accueil.