Pendant quelques semaines, des demandeurs d’emploi deviennent associés dans une « entreprise éphémère ». Ils ont pour mission commune de trouver un job, pour eux-mêmes ou les autres.

Ils ne se connaissent pas mais vont s’entraider dans leur quête d’un emploi. Tel est le concept des « entreprises éphémères », lancé en 2015 à Arles par Didier Krief et Céline Garence. « La force de ce dispositif est que tous les participants cherchent du travail pour tout le monde », souligne le co-fondateur. Ce qui multiplie les chances de trouver rapidement un poste. Plus de 700 demandeurs d’emploi ont intégré le programme depuis son lancement. Leurs profils sont divers et variés. Se côtoient des femmes, des hommes, des jeunes, des seniors, des bac+5, des personnes qui n’ont pas le bac, des cadres, des ouvriers… « Il n’y a aucun critère au recrutement. La seule condition est d’être en recherche active d’emploi et avoir le sens de l’engagement », explique Didier Krief. Les premiers inscrits sont les premiers choisis.

Accéder au marché invisible de l’emploi

Pendant six semaines maximum, 50 à 80 demandeurs d’emploi deviennent véritablement associés dans chaque entreprise éphémère. Les premiers jours ont pour but d’apprendre. Se former, à des techniques commerciales notamment, et surtout en savoir plus sur ses collègues. Les participants se plient par exemple à l’exercice du « qui qu’a fait quoi », où chacun expose son parcours et ses envies en matière d’emploi. Un exercice indispensable par la suite pour identifier si une offre d’emploi est susceptible de convenir à quelqu’un. Passé cette phase de découverte, tous sont dispatchés dans cinq services en fonction de leurs préférences : ressources humaines, communication, web, relation clients et call center. Ceux qui font partie de ces trois derniers services démarchent les entreprises du territoire pour connaître leurs besoins. Et, si possible, dénicher les offres d’emploi du marché « invisible », celles qui sont ne touchent pas l’ensemble des demandeurs d’emploi (candidatures spontanées, bouche à oreille, débauchage…) et qui représenteraient 70 % des offres totales d’emplois. Les associés du service RH sont quant à eux chargés d’organiser la vie au sein de l’entreprise. Ceux de la communication de lui donner de la visibilité afin que des entreprises ayant des besoins de recrutement la contactent.

Confiance et compétences à la clé

Lorsqu’une offre convient à un associé, ce dernier quitte l’entreprise éphémère. Un petit rituel a été instauré pour célébrer la nouvelle : une cloche sonne, tout le monde arrête son activité et l’heureux élu explique son futur poste à ses collègues. De quoi partager un bonheur obtenu grâce à un travail d’équipe. Et motiver aussi les candidats restants à ne rien lâcher.

Qu’ils trouvent ou non un emploi avant la fin des six semaines, les associés ressortent de l’aventure remplis de confiance. Ils savent mieux se présenter, se vendre, s’adresser aux autres. Certains gagnent même en compétences qui devraient leur être utiles dans leur carrière. « 33 % à 40 % des associés sont en emploi durable (CDD de six mois et plus ou CDI) à la fin des six semaines. Et 65 % six mois après », glisse Didier Krief. De bons résultats qui boostent le développement du concept. 15 entreprises éphémères sont d’ores et déjà prévues rien que pour 2022, pour une vingtaine créées depuis 2015.

AGENDA 2022

Les prochaines entreprises éphémères déjà planifiées :

  • 15 mars, Lyon
    Mai/juin, Normandie
    Mai/juin, Dunkerque
    9 mai, Avignon
    30 mai, Nice
    Septembre, Courbevoie
    19 septembre, Toulon
    26 septembre, Salon-de-Provence
    7 novembre, Antibes

 Agathe Perrier

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