Accéder au marché invisible de l’emploi
Pendant six semaines maximum, 50 à 80 demandeurs d’emploi deviennent véritablement associés dans chaque entreprise éphémère. Les premiers jours ont pour but d’apprendre. Se former, à des techniques commerciales notamment, et surtout en savoir plus sur ses collègues. Les participants se plient par exemple à l’exercice du « qui qu’a fait quoi », où chacun expose son parcours et ses envies en matière d’emploi. Un exercice indispensable par la suite pour identifier si une offre d’emploi est susceptible de convenir à quelqu’un. Passé cette phase de découverte, tous sont dispatchés dans cinq services en fonction de leurs préférences : ressources humaines, communication, web, relation clients et call center. Ceux qui font partie de ces trois derniers services démarchent les entreprises du territoire pour connaître leurs besoins. Et, si possible, dénicher les offres d’emploi du marché « invisible », celles qui sont ne touchent pas l’ensemble des demandeurs d’emploi (candidatures spontanées, bouche à oreille, débauchage…) et qui représenteraient 70 % des offres totales d’emplois. Les associés du service RH sont quant à eux chargés d’organiser la vie au sein de l’entreprise. Ceux de la communication de lui donner de la visibilité afin que des entreprises ayant des besoins de recrutement la contactent.
Confiance et compétences à la clé
Lorsqu’une offre convient à un associé, ce dernier quitte l’entreprise éphémère. Un petit rituel a été instauré pour célébrer la nouvelle : une cloche sonne, tout le monde arrête son activité et l’heureux élu explique son futur poste à ses collègues. De quoi partager un bonheur obtenu grâce à un travail d’équipe. Et motiver aussi les candidats restants à ne rien lâcher.
Qu’ils trouvent ou non un emploi avant la fin des six semaines, les associés ressortent de l’aventure remplis de confiance. Ils savent mieux se présenter, se vendre, s’adresser aux autres. Certains gagnent même en compétences qui devraient leur être utiles dans leur carrière. « 33 % à 40 % des associés sont en emploi durable (CDD de six mois et plus ou CDI) à la fin des six semaines. Et 65 % six mois après », glisse Didier Krief. De bons résultats qui boostent le développement du concept. 15 entreprises éphémères sont d’ores et déjà prévues rien que pour 2022, pour une vingtaine créées depuis 2015.