À Marseille, l’association Place des Farandoleurs organise des séances gratuites de soutien scolaire pour les enfants du quartier Malpassé par des jeunes qui ont grandi là.

Dans le quartier Malpassé, du 13ème arrondissement de Marseille, l’offre associative est rare. Qu’à cela ne tienne, en février 2020, les habitants ont monté leur propre mouvement, baptisé Place des Farandoleurs. Il propose des activités éducatives et culturelles aux enfants, notamment en fin de journée. Une bonne alternative à la télévision ! Suite à un porte-à-porte pour connaître les envies des habitants, décision a été prise de programmer des séances de soutien scolaire deux soirs par semaine.

Une aide aux devoirs par groupes de 4

De 18 h à 20 h tous les lundis et jeudis, c’est donc une cinquantaine d’enfants qui se réunissent au centre social pour être accompagnés dans leurs devoirs. « S’ils n’en ont pas, on leur donne des exercices à faire. La règle est de travailler jusqu’à 19 h 30 avant une demi-heure de quartier libre », explique Samir Messikh, le fondateur de cette association. Les élèves sont répartis dans deux salles – les écoliers dans l’une, les collégiens et lycéens dans l’autre – puis dispatchés par groupes de quatre maximum, chapeautés par un bénévole. Ces derniers sont une quinzaine à se relayer à chaque séance – sur un total de 28 – dont la majorité a aussi grandi à Malpassé ou dans les quartiers alentours.

Des grands qui servent de modèles

Eya, Issam et Aymane, en terminale ou en études supérieures, viennent donner de leur temps aux enfants de Malpassé. « J’ai moi-même eu du soutien scolaire ici quand j’étais petit et je trouvais dommage qu’il n’y en ait plus. Car il faut vraiment s’accrocher à l’école quand on vient de secteurs difficiles », confie Aymane. Et Issam d’appuyer : « Je pense qu’à l’école, on ne conditionne pas assez les élèves pour les études supérieures », d’où son envie de transmettre rigueur et volonté aux minots et minotes du quartier. Faire appel à des jeunes du coin est pour Samir Messikh une façon de montrer aux plus petits qu’il est possible de réussir sa vie scolaire lorsque l’on habite dans une cité. « On veut que les enfants se projettent dans ces grandes sœurs et grands frères », explique-t-il.

Une demande de soutien scolaire en hausse

Parmi les bénévoles, certains font figure d’« ovnis », comme aime les appeler le fondateur : des adultes de trente à quarante ans, qui ont un job à temps plein et ne sont pas forcément originaires de Malpassé ou de Marseille. De nouvelles recrues sont espérées pour 2022 afin de pouvoir accueillir davantage de monde, la demande d’inscription au soutien scolaire étant devenue forte. L’adhésion pour en profiter est de 5 € pour l’année. Elle permet en plus de participer à d’autres activités culturelles et de loisirs organisées régulièrement par l’association pour sortir les enfants de leur quartier. Et leur offrir finalement un maximum d’évasion.

Agathe Perrier

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