Avec l’association Article 1, les jeunes en études supérieures issus de quartiers populaires peuvent être suivis par un « mentor », un actif qui leur apporte conseils, réseau et soutien moral.

Difficile, à seulement 18 ans, de savoir que l’on prend la bonne voie pour ses études. Surtout lorsqu’on vient de quartiers défavorisés, où les modèles de réussite sont rares. Un constat à l’origine de la création, en 2016, par l’association Article 1, du programme de mentorat à destination des jeunes boursiers. Concrètement, chacun est suivi de sa première année post-bac à la fin de son cursus par un « mentor », un actif étant passé par le même parcours de formation ou travaillant dans le secteur d’activité qui intéresse le jeune accompagné. Préparation d’examen, recherche de stage, coup de boost… Le « senior » doit être là pour aider le « junior » en cas de besoin. Et ça marche : selon l’association, le mentorat fait diminuer de 30 % le risque de décrochage en première année d’enseignement supérieur et augmente de 18 % les chances d’accéder à un emploi au bout de six mois en fin d’études. Pour s’inscrire, seules trois conditions sont requises : être boursier ou dans une situation équivalente, surmotivé et souhaiter faire de longues études.

Un soutien sur le plan personnel

Parmi les 15 000 binômes actuellement constitués figure celui de Joseph et Guillaume. Ils se sont connus en janvier 2020. Le premier était en prépa ATS (adaptation technicien supérieur) afin de passer les concours d’entrée des écoles d’ingénieurs, quatre ans après avoir obtenu son bac scientifique. Avant de trouver sa voie, le jeune homme s’est plusieurs fois trompé de route. C’est pourquoi il s’est inscrit au programme de mentorat d’Article 1. « Je sentais que j’avais besoin de pouvoir parler à quelqu’un avec du recul sur les études supérieures. Personne parmi mes proches n’en a fait de longues », confie ce Martiniquais d’origine, venu en métropole spécialement pour étudier.
Son mentor, Guillaume, qui a monté son cabinet de conseil, est aussi passé par une prépa et une école d’ingénieurs. Ce n’est finalement pas sur les études en elles-mêmes qu’il a le plus apporté à son poulain pour le moment. Il a surtout été un soutien moral durant le premier confinement. « On s’appelait toutes les semaines pendant une heure », se souvient-il. « Joseph devait continuer à préparer ses concours alors qu’il ne savait pas si les épreuves seraient maintenues. Je l’ai donc épaulé afin qu’il reste concentré et garde sa motivation ». Et le jeune homme de confirmer : « Il a été très précieux dans cette période où j’étais seul à Paris, loin de ma famille. Il m’a également donné de bons conseils pour réviser et rester accroché ». Les concours ont finalement eu lieu et Joseph a décroché deux écoles. Entre les Arts et Métiers et l’INSA (Institut National des Sciences Appliquées) de Lyon, il a opté pour la seconde.

Un mentor et toute une palette d’outils à disposition

Depuis la rentrée de septembre 2021 et le démarrage des cours, les discussions du binôme se sont raréfiées. « Joseph est en plein rattrapage de la vie étudiante qu’il n’a pas eue l’année dernière. Et pour ça il n’a pas besoin de moi », sourit Guillaume. Le mentor et le mentoré savent que leurs échangent vont s’intensifier d’ici quelques semaines, quand le jeune homme démarrera ses recherches de stage. « On a déjà commencé à parler de la stratégie de recherche et on va certainement simuler des entretiens ensemble », anticipe l’étudiant.
En parallèle de l’appui de son mentor, il peut bénéficier, via le programme d’Article 1, de webinars, ateliers collectifs, campus de soutien méthodologique, visites et événements, offres de stage et d’emploi, soutien matériel ponctuel… Autant d’outils pour l’aider à mettre toutes les chances de son côté dans la réussite de ses études.

UN PROGRAMME COURT POUR TOUS
Article 1 propose un autre programme de mentorat plus court, d’une durée de trois mois, via la plateforme Dema1n.org. Gratuite et ouverte à tous les étudiants, elle met en relation des jeunes qui ont besoin d’aide pour leurs études ou intégrer le milieu du travail et des actifs solidaires.

Agathe Perrier

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