Le rôle de parents comporte son lot de doutes, de découragement, d’inquiétude… Les Maisons des Familles offrent des espaces d’écoute, de partage et d’entraide.

Pour entrer dans une Maison des Familles, pas besoin d’inscription ou de rendez-vous. N’importe qui peut pousser leur porte et participer à un temps d’échanges ou ateliers organisés dans le salon, la cuisine ou encore le jardin. Une vraie maison imaginée pour que chacun se sente « comme chez soi ». Ici, pas d’instructions ou de conseils en parentalité, mais de l’échange d’expérience pour apprendre grâce au vécu de chacun.

Des lieux ouverts à tous les parents

La seule condition pour venir dans une Maison des Familles, c’est d’être parent, grand parent, beau parent, voire oncle ou tante. Bref : avoir une responsabilité éducative. Ces structures étant portées par la fondation Apprentis d’Auteuil, une attention particulière est prêtée aux familles en situation de vulnérabilité, confrontées à l’isolement ou à des ruptures familiales. « Car la précarité engendre des freins, que l’on essaye d’ailleurs de lever. Mais la porte d’entrée est bien la parentalité », insiste Sylvie Davieau, directrice de la Maison des Familles baptisée La halte des parents, installée à Marseille depuis 2009 dans le quartier de la Blancarde (4ème arrondissement). Chaque année, 120 familles franchissent son seuil.

Partager son expérience et s’enrichir de celle des autres

18 Maisons des Familles sont actuellement ouvertes en France et dans les DOM-TOM. Celle de Marseille a été l’une des premières à voir le jour avec celle de Grenoble. Chacune présente ses spécificités puisque co-construite avec les familles utilisatrices afin de coller au mieux à leurs besoins et attentes. La structure marseillaise propose, par exemple, des ateliers couture et cuisine. Ainsi que des temps parents-enfants et d’autres réservés aux discussions entre adultes. « Ces activités sont un support pour créer du lien. L’idée est que chacun partage son expérience, car on est tous en capacité d’apprendre aux autres de notre vécu de parent. Et réciproquement », explique Sylvie, bénévole et animatrice de plusieurs ateliers.

Des échanges sans aucun jugement

Entre les murs de La halte des parents, toutes les paroles se valent et personne ne se juge. « C’est un lieu de vivre ensemble avec de la bienveillance », résume Fatima, adepte des « Papot’age Café », des temps d’échanges sur des thèmes liés à la famille et la parentalité qui ont lieu tous les mardis matin. Ici, les mères se livrent à cÅ“ur ouvert. De leur lassitude face à l’ennui constant de leurs enfants alors qu’elles se plient en quatre pour eux. Ou des difficultés rencontrées quand elles tentent de réguler le nombre d’heures qu’ils passent sur les écrans. Chacune raconte des moments de vie, sa façon d’agir. Ça fait questionner, réagir, gamberger. Grandir et évoluer finalement.

S’ouvrir davantage aux pères

L’équipe de La halte des parents a réussi à créer les conditions pour libérer la parole. Des mamans principalement. Si toutes les activités sont ouvertes aussi aux papas, ce sont bien elles qui les fréquentent en majorité. L’objectif est donc de rendre le lieu davantage « attractif » aux yeux des figures paternelles en proposant notamment des temps entre pères. D’autant plus qu’ils sont nombreux à le souhaiter. « Il faut également que les mères acceptent que les pères viennent, car elles considèrent parfois que c’est leur lieu à elles », sourit la directrice.

 

Agathe Perrier

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