Pour les divorces prononcés depuis le 1er mars 2022
Fini les impayés, la peur de ne pas pouvoir faire les courses chaque mois, les tensions invivables avec l’ex, source de violences intrafamiliales ? C’est le but de l’extension du service public de recouvrement des pensions alimentaires, annoncé début mars par le gouvernement. Désormais les Caisses d’allocations familiales (CAF) et la Mutualité Sociale Agricole (MSA) serviront systématiquement d’intermédiaire au versement de la pension entre parents séparés via l’Agence de recouvrement et d’intermédiation des pensions alimentaires (ARIPA). Cette nouveauté s’applique depuis le 1er mars à tous les couples, avec des enfants mineurs, dont le divorce sera prononcé en justice. Cela concerne environ 35 000 décisions judiciaires par an. A partir de janvier 2023, le dispositif sera étendu : aux divorces qui ont déjà été prononcés et pour lesquels il faut réviser la pension ; aux divorces par consentement mutuel, qui ne passent plus au tribunal, ainsi qu’à toute séparation de couples non-mariés, du moment qu’elle est assortie d’un document appelé titre exécutoire, obligeant un parent à verser une pension à l’autre pour l’éducation des enfants.
Une allocation en attendant le paiement de la pension
Concrètement, le parent qui doit une pension à l’autre la paiera, par virement ou prélèvement bancaire, à la l’ARIPA, qui la reversera à l’autre. Si le débiteur ne paie pas ou paie en retard, c’est elle qui fera les démarches pour recouvrer sa dette. En attendant, l’autre parent recevra une allocation de soutien familial de 116 € par mois et par enfant pour lui éviter la précarité financière. Alors qu’une famille sur quatre est aujourd’hui monoparentale, 700 000 vivent en sous le seuil de pauvreté, avec un million d’enfants pauvres. « Pour les familles monoparentales, déjà plus fragiles, les pensions alimentaires représentent 20 % des ressources » rappelle le ministère de la santé et des affaires sociales.
L’intermédiation possible aussi sur demande
En attendant que l’intermédiation des caisses d’allocations familiales ne soit ainsi étendue et devienne automatique pour toutes les séparations, il est toujours possible de faire appel à l’ARIPA, sans tarder, si le parent ne paie pas. En 2021, 100 000 parents ont bénéficié de ce service lancé en janvier 2017. Le nombre de demande a progressé, mais le service est encore mal connu : les procédures de recouvrement ne concernaient que 20 % des cas d’impayés. « Pourtant, honnêtement, la démarche est très simple », témoigne Esther, qui a y fait appel, via la MSA, dont elle dépend, sur les conseils d’une amie. « Il m’a suffi d’une simple attestation d’impayé et d’envoyer la copie du jugement. Dix jours après, une référente m’a appelée. » Depuis deux ans et demi, c’est l’ARIPA qui se charge de recouvrer la dette du papa, avec qui elle n’a plus aucun contact direct.